Projet d’option – Génie Civil et Environnement
Promotion 2009
‐ MURS DE SOUTENEMENT ‐
Comparaison environnementale et
financière de différentes technologies
Tuteur ECL : M. VINCENS Eric
Equipe : ALAVA Camille
AUGERAUD Lucie
APAVOU Sendyl
BOUSKELA Daniel
LENOIR Camille
PEYRARD Marianne
Date du rapport : mars 2009
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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Remerciements
L’équipe tout entière souhaite remercier l’ensemble des professionnels qui, en acceptant tout au
long du projets de donner de leur temps, ont permis de rendre cette étude la plus représentative
possible.
Plus particulièrement, pour la partie pierres sèches, Lucie AUGERAUD et Camille ALAVA adressent
leur remerciement à Marc DOMBRE, Bruno DURAND et Cathie O’Neill de l’Association des Bâtisseurs
en Pierres Sèches pour leur aide, leur disponibilité et leur gentillesse.
Pour la partie gabions, Camille LENOIR et Marianne PEYRARD remercient Mr. BERTIN, de la société
MGB, qui leur a permis de visiter un chantier mettant un œuvre la technologie des gabions ainsi que
Mr. SAUREL, de la société Aquaterra Solutions, pour les précieuses informations qui leur a apportées.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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Sommaire
Résumé ___________________________________________________________________ 4
Abstract ___________________________________________________________________ 4
Introduction _______________________________________________________________ 5
1. Murs de soutènement des terres ___________________________________________ 6
1.1. Présentation générale ______________________________________________________ 6
1.2. Murs de soutènement en pierres sèches _______________________________________ 6
1.2.1. Structure d’un mur de soutènement en pierres sèches ________________________________ 7
1.2.2. Eléments techniques de la construction d’un mur en pierre sèche ______________________ 10
1.2.3. Outillage nécessaire à la construction _____________________________________________ 12
1.2.4. Le rôle indispensable du murailleur ______________________________________________ 13
1.3. Murs de soutènement en gabions ___________________________________________ 13
1.3.1. Réalisation d’un mur de soutènement en gabions ___________________________________ 14
1.3.2. Outillages nécessaires à la construction ___________________________________________ 16
1.4. Murs de soutènement en béton _____________________________________________ 17
1.4.1. Murs bétons en L _____________________________________________________________ 17
1.4.2. Murs cloués en béton _________________________________________________________ 19
1.5. Notion d’ouvrage élémentaire ______________________________________________ 22
2. Analyse financière ______________________________________________________ 22
2.1. Principe _________________________________________________________________ 22
2.1.1. Principe de l’étude de prix ______________________________________________________ 22
2.1.2. Application aux technologies étudiées ____________________________________________ 23
2.2. Technologie pierres sèches _________________________________________________ 24
2.2.1. Phase de construction _________________________________________________________ 24
2.2.2. Phase d’entretien _____________________________________________________________ 29
2.2.3. Phase de restauration _________________________________________________________ 29
2.2.4. Coût global __________________________________________________________________ 30
2.3. Technologie gabion _______________________________________________________ 30
2.3.1. Phase de construction _________________________________________________________ 30
2.3.2. Phases d’entretien et de restauration _____________________________________________ 33
2.3.3. Coût global __________________________________________________________________ 34
2.4. Technologie béton ________________________________________________________ 34
2.4.1. Les déboursés secs matériaux ___________________________________________________ 34
2.4.2. Les déboursés secs main d’œuvre ________________________________________________ 35
2.4.3. Les déboursés secs matériels/consommables ______________________________________ 36
2.4.4. Coût de l’entretien et de la destruction ___________________________________________ 37
2.4.5. Coût global __________________________________________________________________ 37
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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3. Ecobilan ______________________________________________________________ 38
3.1. Principe _________________________________________________________________ 38
3.1.1. Coût global __________________________________________________________________ 38
3.1.2. Evaluations partielles __________________________________________________________ 38
3.2. Technologie pierres sèches _________________________________________________ 39
3.2.1. Obtention et élimination du matériau utilisé _______________________________________ 39
3.2.2. Transport ___________________________________________________________________ 39
3.2.3. Fabrication du mur ___________________________________________________________ 40
3.2.4. Entretien du mur _____________________________________________________________ 41
3.2.5. Bilan _______________________________________________________________________ 41
3.3. Technologie gabion _______________________________________________________ 42
3.3.1. Obtention et élimination du matériau utilisé _______________________________________ 42
3.3.2. Transport ___________________________________________________________________ 43
3.3.3. Fabrication du mur ___________________________________________________________ 44
3.3.4. Entretien du mur _____________________________________________________________ 45
3.3.5. Bilan _______________________________________________________________________ 45
3.4. Technologie béton ________________________________________________________ 47
3.4.1. Obtention et élimination des matériaux utilisés _____________________________________ 47
3.4.2. Transport ___________________________________________________________________ 48
3.4.3. Construction du mur __________________________________________________________ 49
3.4.4. Entretien du mur _____________________________________________________________ 50
3.4.5. Démolition du mur ____________________________________________________________ 50
4. Synthèse comparative ___________________________________________________ 51
Conclusion ________________________________________________________________ 54
Annexes __________________________________________________________________ 55
Table des figures ___________________________________________________________ 56
Bibliographie ______________________________________________________________ 57
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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Résumé
Cette étude a pour objectif d’établir une comparaison entre trois technologies de réalisation de murs
de soutènement : la technologie ancienne des pierres sèches, la technologie béton et enfin la
technologie plus innovante des gabions. La comparaison est réalisée selon des critères à la fois
financiers et environnementaux, détaillés à chaque étape du cycle de vie d’un mur, de la production
et l’acheminement des matières premières jusqu’à la phase de destruction.
L’enjeu est de connaître dans quelles conditions (hauteur du mur, etc.) et dans quelle mesure un mur
en béton peut se révéler plus coûteux et plus désavantageux pour l’environnement qu’un mur en
pierre sèches ou en gabions. Ces derniers, réalisés à partir de matériaux locaux, présentent en effet a
priori un avantage en termes de coût et d’impact sur l’environnement.
Abstract
This study aims at comparing three different technologies of building retaining walls: the old
technique of dry stone walls, the concrete technique and the more innovative gabion technology.
The comparison is made using both financial and environmental specifications at each stage of the
wall cycle of life, from the production and transportation of raw materials to the wall demolition
phase.
The goal is to determine in which conditions and to what extent a concrete wall can reveal to be
more expensive and disadvantageous environmentally speaking in comparison with a dry stone r
gabion wall. These last two technologies, by using local materials, seem, in the face of it, to present a
financial and environmental advantage.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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Introduction
Pendant des siècles, l’état des techniques n’a permis de réaliser que des murs de
soutènements avec des matériaux naturels, c’est‐à‐dire en pierres. En particulier, ces ouvrages
étaient souvent basés sur la technique des pierres sèches : aucun liant (mortier ou ciment) n’est
utilisé pour maintenir les pierres ensembles. De tels murs présentent des avantages sur un plan
environnemental, mais aussi culturel. Par la suite, l’avènement du béton a conduit à l’oubli des
techniques traditionnelles. Cependant, la question se pose aujourd’hui de savoir si cette méthode est
toujours la plus appropriée. Selon le terrain, l’emplacement du mur, son environnement et d’autres
facteurs comme la facilité de mise en œuvre et le coût, la solution béton pourrait s’avérer moins
adaptée qu’une solution utilisant des matériaux plus naturels. Parmi ces autres méthodes, on
distingue en particulier les murs en pierre sèche et les murs en gabions.
C’est dans ce contexte que la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Vaucluse, associée à l’Ecole
Nationale des Travaux Publics de l’Etat et au Laboratoire de Tribologie Dynamique des Systèmes de
l’Ecole Centrale de Lyon, a demandé une étude comparative entre la technologie béton et celle des
pierres sèches. Par la suite, l’étude de la fabrication de murs de soutènement à l’aide de gabions a
été ajoutée au projet.
La comparaison demandée se situe au niveau financier mais aussi au niveau des impacts
environnementaux des différentes méthodes. Les facteurs étudiés vont être, bien entendu, les
matériaux utilisés, mais aussi leur mise en œuvre – c’est‐à‐dire la main d’œuvre et les machines
nécessaires – et l’entretien de l’ouvrage réalisé. En outre, l’influence de ces facteurs doit être
pondérée par l’importance de l’ouvrage : selon la hauteur du mur réalisé, certains aspects peuvent
devenir plus importants, ou au contraire voir leurs impacts diminuer. Voilà pourquoi l’analyse du
cycle de vie de chaque technique doit être le plus exhaustif possible (production des matériaux,
transport, construction, entretien…), et concerner des hauteurs de murs représentatives.
Nous commencerons par présenter trois techniques de réalisation des murs de soutènement : les
murs en pierres sèches, ceux en gabions, puis ceux en béton. Ensuite, nous procèderons à une
analyse financière de chaque méthode, puis à une analyse environnementale. Enfin, une étude
comparative sera menée, afin de savoir, selon les cas, quelle méthode est la plus avantageuse, en
fonction des critères pris en compte.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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1. Murs de soutènement des terres
1.1. Présentation générale
Un mur de soutènement est un ouvrage qui vise à retenir une certaine quantité de terre. Ce
type de mur a plusieurs utilisations dont la plus courante est la réalisation de terrasses et de barrages
de terre en terrains inclinés.
Les ouvrages de soutènement sont des structures liées au sol pour lesquelles l'action de celui‐ci
intervient doublement :
• Le matériau derrière le mur (généralement du remblai) exerce des poussées sur l'ouvrage.
• L'ouvrage à son tour sollicite le sol de fondation et y crée des contraintes et éventuellement
des tassements.
Les différentes techniques de soutènement sont les suivantes :
• Mur poids : Le principe du mur poids est d’opposer le poids de la maçonnerie du
soutènement, à la poussée des terres qui tend à le renverser. La poussée des terres est
minimale au sommet du mur et croit avec la profondeur en arrière du mur : c’est pourquoi
les murs poids s’épaississent vers la base. Les matériaux de base utilisés pour ce type de mur
peuvent être la pierre ou le béton armé.
• Les parois ancrées : Elles sont formées d’éléments verticaux (pieux, planches ou tubes) liés
entre eux par différents procédés et constituant l’écran du mur. La paroi ancrée est peu
épaisse et s’oppose a la poussée du sol par des tirants, le plus souvent en acier, ancrés dans
le sol retenu.
Nous détaillerons dans la suite trois technologies de construction de murs de soutènement qui sont
celles sur lesquelles la comparaison va s’effectuer dans la suite de l’étude : les murs en pierre sèche,
les murs en gabion et, enfin, les murs en béton. La première technologie que nous allons aborder est
la technologie des murs en pierre sèche.
1.2. Murs de soutènement en pierres sèches
Les techniques de construction des murs de soutènement en pierres sèches sont universelles :
bien que quasiment absentes de toute littérature, on les retrouve aux quatre coins de la planète
(France, Japon, Portugal…). Ces murs présentent a priori l’avantage de répondre parfaitement à
toutes les exigences techniques et environnementales. A l’épreuve du temps, ils peuvent être
construits avec des pierres de tout type, ce qui permet dans la plupart des cas d’utiliser des
matériaux « in situ ». Cet approvisionnement local en matières premières, allié à une technique facile
à mettre en œuvre permet une construction respectueuse de l’environnement, sur tout type de
terrains.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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1.2.1. Structure d’un mur de soutènement en pierres sèches
Figure 1: Structure d'un mur de soutènement en pierre sèche ‐ Vue en coupe
Un mur en pierre sèche comporte généralement les cinq parties principales suivantes :
• Le socle (ou fondation) : C’est le premier lit de pierre du mur sur lequel ce dernier va
reposer. Le socle peut soit s’inscrire dans le prolongement du parement, soit ressortir en
saillie par rapport au parement ; on parle alors d’empattement. Les pierres de socle ou
d’assise sont des pierres solides de grande taille (pierres cyclopéennes) qui vont garnir le
fond de la fouille et sont destinées à supporter le poids du mur.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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Figure 2: Pose des pierres de socle
• Le parement extérieur : C’est la face visible du mur, que le bâtisseur en pierre sèche aura
pris soin de travailler en soignant l’alignement.
• Le parement intérieur : C’est la face non visible du mur, celle sur laquelle la poussée du sol
de remblai vient s’appliquer. Les pierres de bâti, utilisées pour la construction des
parements intérieur et extérieur, sont les modules qui constituent la trame du mur et
assurent sa bonne tenue.
La boutisse est une longue pierre de liaison, la plus massive possible, que l’on couche dans
l’épaisseur du mur pour relier les parements extérieur et intérieur et stabiliser l’ensemble
de la construction. La boutisse traverse ainsi le mur de bout en bout, du parement jusqu’au
drain directement attenant au remblai. L’une de ses extrémités doit donc être
correctement facée et placée dans la partie visible du mur. Lorsque les deux extrémités de
la boutisse sont facées, on parle alors de parpaings.
La panneresse (ou carreau), à l’inverse de la boutisse, est une pierre dont toute la longueur
est présentée en façade du mur, permettant ainsi de relier entre elles plusieurs pierres de
parement. La panneresse, comme elle ne pénètre pas dans le mur, peut créer une faiblesse
dans le parement qu’il conviendra de compenser au rang suivant en la faisant chevaucher
par une boutisse.
Les pierres de calage sont des modules servant à caler entre elles les autres pierres. Plates,
en forme de coin ou de toute autre forme permettant une bonne stabilisation des pierres à
caler, elles sont généralement de petite taille : elles doivent cependant être très résistantes
à la compression.
Figure 3: Désignation des pierres de bâti: perspective et coupe horizontale
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
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• Le drain est constitué de débris ou de cailloutis de petit calibre, souvent les restes
inutilisables issus du démontage d’anciens murs, qui servent au remplissage de l’arrière de
l’ouvrage. Elles protègent le parement de l’envahissement progressif par les terres et
jouent le rôle de premier filtre entre le talus et le mur, permettant ainsi l’écoulement des
eaux de pluies.
Figure 4: Ecoulement des eaux pluviales à travers un mur en pierres sèches
• Le couronnement (ou arasement) : C’est le dernier lit de pierre posé sur le mur. Il a pour
rôle de bloquer les petites pierres de la cime du mur et de prévenir ainsi contre la
dégradation des parties supérieures de l’ouvrage qui pourraient se propager à l’ouvrage
entier. On peut réaliser deux types de couronnement, selon les matériaux disponibles sur
place, les pratiques locales et le type de mur :
o le couronnement par des pierres plus lourdes (difficiles à déloger) et plus longues (de
sorte à relier les deux parements) posées à plat qui assure le nivellement du dernier
rang, garantissant l’aspect fini du mur : on parle alors de couronnement à plat ;
o le couronnement par pierres de même taille posées en clavade : les pierres ne sont
pas empilées en pression les unes sur les autres mais dressées et serrées les unes
contre les autres sur leurs strates verticales. Cette solution est souvent utilisée pour
empêcher le passage des animaux, qui ont peur de se coincer les pattes entre les
pierres.
Figure 5: Couronnement des murs en pierre sèche: en grosses pierres plates à gauche, en clavade à droite
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
10
1.2.2. Eléments techniques de la construction d’un mur en pierre sèche
1. 2. 2. 1. Le fruit du parement
Les murs poids sont des ouvrages qui s’opposent à la poussée des terres, poussée qui
augmente avec la profondeur. Le mur a besoin de s’épaissir à mesure que l’on se rapproche de sa
base. Il possède donc en général un fruit : c’est à dire une inclinaison du mur par rapport à la
verticale. Cependant, cela ne signifie pas que la valeur du fruit est forcement imposée par la qualité
de la terre retenue ou par la hauteur du mur. En effet, lors de la conception du mur, il est possible
d’imposer une valeur de fruit, qui peut être nulle. Connaissant la nature du sol retenu et des pierres
constitutives du mur, l’angle formé par le remblai à soutenir et la hauteur du mur à réaliser, l’artisan
est alors en mesure de calculer la profondeur de la base du mur grâce à des abaques. Ces abaques
références ont été établis de façon collégiale par les artisans de la pierre sèche et normalisés dans
l’ouvrage « Pierre sèche, guide de bonnes pratiques de construction de murs de soutènement »
publié en 2008.
Figure 6: Détermination de la profondeur à donner à la base d'un mur en schiste de 2,5 m de hauteur avec un
fruit de 10% soutenant un remblai de sable incliné à 10°
1. 2. 2. 2. La préparation du sol
La fondation d’un mur assure une double mission :
• la transmission et la répartition de l’ensemble des charges au sol (poids du mur et force de
poussée du massif de terre),
• la stabilité de la partie inférieure de l’ouvrage.
La préparation de l’assise d’un mur de soutènement est donc fondamentale pour répondre aux
contraintes auxquelles cet ouvrage va être confronté ; il est impératif que le support sur lequel
l’ouvrage va reposer soit de bonne tenue. Selon l’environnement géologique, le mur peut reposer
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
11
soit sur la roche, soit sur le sol. Dans la grande majorité des sites, c’est le rocher en place qui
constitue le support du mur : la fondation doit être posée sur une assise rocheuse mise à nu, taillée
et nivelée. Le rocher doit être taillé de façon à ce que sa base soit perpendiculaire au fruit choisi,
donc incliné vers l’intérieur du mur : ainsi, on s’oppose mieux au glissement du mur et l’inclinaison
des lits (couches de pierre) permet d’éviter la stagnation des eaux de ruissèlement sur chaque pierre
qui peut conduire à leur dégradation par l’action du gel/dégel. Ce principe fondamental s’applique
également dans le cas d’un sol support meuble : on cherche ici à un sol ferme pour ancrer le mur et
on réalise pour cela une fouille de profondeur supérieure à 20 cm. On aménage ensuite le fond de la
fouille afin d’en assurer la planimétrie dans le sens longitudinal du mur. Transversalement, le socle
est, comme on l’a vu, en pente vers le talus c'est‐à‐dire perpendiculaire au fruit.
Figure 7: Inclinaison des lits perpendiculaire au fruit (à gauche); Fondation sur support rocheux (au centre);
Fondation sur sol dur ou meuble (à droite)
1. 2. 2. 3. Le croisement des pierres
Dans l’arrière bâti, l’artisan s’efforce de réaliser un maillage en trois dimensions, un
croisement des pierres afin d’assurer l’unité et la stabilité de la structure (voir figure I.3). Ce
« tricotage » est assuré en disposant en angle droit les boutisses et les panneresses. L’artisan place
également des petites pierres qui serviront de cales, sur lesquelles viennent s’appuyer dans le sens
de la poussée des terres les pierres de taille importante. En outre, l’artisan veille à ce que, d’un lit de
pierres à l’autre, les joints ne s’alignent pas verticalement. En croisant et décalant les joints, le
murailleur forme la troisième dimension du maillage qui permet par exemple d’éviter l’apparition de
« coups de sabre », c'est‐à‐dire de ruptures du mur du fait de la juxtaposition de plusieurs éléments
de bâtisse non solidaires les uns des autres soumis aux poussées et pressions.
Figure 8: Règle de croisement des joints: privilégier les jointures décalées (à gauche) pour éviter les coups de
sabre (à droite)
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
12
Lorsque le murailleur (artisan spécialiste de la pierre sèche) dispose les pierres, elles ne sont pas
nécessairement dans la meilleure configuration possible (certaines bougent…). Mais une fois ces
pierres soumises à la contrainte des terres en amont, elles trouvent naturellement une position
stable. Cette faculté du mur à s’adapter à la contrainte, cette souplesse, va contribuer de manière
notable à sa longévité.
La construction d’un mur en pierre sèche est donc un puzzle en trois dimensions dans lequel il faut
trouver la bonne place de chacune des pierres : c’est au murailleur, fort de son expérience, que
revient ce choix parfois délicat.
Figure 9: Croisement des pierres dans un maillage 3D, vue en perspective
1.2.3. Outillage nécessaire à la construction
Le bon aspect du parement extérieur d’un mur en pierre sèche vient en partie de son
alignement. En effet, la face visible de chaque pierre de parement doit se ranger selon un plan
donné, incliné par rapport à la verticale avec pour angle le fruit. Cet alignement est assuré grâce à
l’utilisation d’un gabarit : il s’agit d’un bâti léger, fabriqué au moyen de lattes en bois ou de tiges
métalliques. Constitué de deux pièces de bois obliques et parallèles entre‐elles qui serviront de
guides pour régler le fruit du mur, le gabarit est maintenu à la bonne inclinaison par plusieurs lattes
qui s’ancrent dans le sol. Il permet de tendre un fil de maçon ou cordeau le long duquel seront
posées les pierres. Toujours bien tendu, ce cordeau sera déplacé vers le haut à mesure qu’avancent
les travaux.
Figure 10: Gabarits et cordeaux
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
13
La brouette mécanique : utilisée pour le transport des pierres.
Le tractopelle : utilisé pour préparer le terrain au début du chantier.
Les pioches, pelles, râteau… : utilisés dans la préparation du sol.
Le têtu est une sorte de marteau qui est utilisé pour aider à la mise en place des pierres par chocs
successifs. Il est aussi utilisé pour tailler la pierre, quand cela est nécessaire.
Figure 11: Différents types de chasses, d'aiguilles et de têtus
1.2.4. Le rôle indispensable du murailleur
La technique de construction en pierre sèche, qui peut paraître simple et rudimentaire, exige
en réalité de l’artisan un savoir‐faire important : il doit, par exemple, être capable de réaliser le
croisement et le calage des pierres de manière correcte. Il doit également être capable de repérer
visuellement quelle pierre conviendra à une place donnée dans le mur. Cette capacité (qui vient avec
l’expérience) lui permet de gagner du temps et de se préserver physiquement, en évitant de déplacer
inutilement des pierres souvent lourdes. Un artisan porte environ 4 tonnes de pierres par jour : un
manque d’expérience peut donc rapidement ralentir l’avancement du chantier, et nuire à la santé de
l’artisan.
Ces exemples montrent le rôle fondamental de l’artisan dans le processus de construction en pierres
sèches.
1.3. Murs de soutènement en gabions
Les premiers gabions sont apparus en Chine ou en Egypte. Il s’agissait de corbeilles obtenues
par tressage d’osiers, remplies de pierres et de terres et destinées à protéger les berges de l’érosion.
Comme pour les murs en pierres sèches, ces murs semblent remplir toutes les exigences techniques
et environnementales ; leur mise en œuvre est rapide, utilisant des pierres de tout type, ce qui
permet dans la plupart des cas d’utiliser des matériaux « in situ » et donc de diminuer sensiblement
l’impact environnemental.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
14
1.3.1. Réalisation d’un mur de soutènement en gabions
Figure 12: Chantier en cours de réalisation utilisant la technique gabion
Un gabion désigne une cage, faite de solides fils d’acier et qui est remplie de pierres. Les ouvrages en
gabions ne nécessitent pas de fondation et peuvent être réalisés directement sur le décaissement.
Il existe deux types de grillage de gabions :
• Les gabions à double torsion, à mailles hexagonales, qui sont obtenus par tissage de fils
métalliques de petits diamètres.
• Les gabions électrosoudés, à maille carrée ou rectangulaire, qui sont obtenus par soudage
électrique de barrettes d’acier. Ce type de gabion possède une meilleure tenue et une très
bonne rigidité. Ils sont plus faciles à mettre en œuvre, leur finition est meilleure, plus
soignée. De plus, ils sont facilement récupérables et recyclables.
Pour toutes ces raisons, notre étude se portera sur des gabions électrosoudés.
Figure 13: Gabions à double torsion
Figure 14: Gabions électrosoudés
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
15
Les matériaux de remplissage des gabions sont des matériaux pierreux ayant la plus haute densité
possible, de formes homogènes, non évolutifs et insensibles au gel. Du béton concassé peut aussi
être employé. La plus grande dimension de pierres est limitée à 250 mm.
Le remplissage des gabions peut être réalisé selon deux techniques :
• Soit les gabions sont montés à part, remplis, fermés, puis disposés à leur place à l’aide d’une
grue.
• Soit les gabions sont installés déjà à leur place finale, puis remplis et fermés.
Cette deuxième solution est beaucoup plus efficace, car elle ne nécessite pas de grue, et évite le
doublage des côtés et des bases.
Pour plus d’esthétisme, les gabions peuvent être arrangés à la main, afin de donner une mise en
place plus uniforme du mur.
L’assemblage des panneaux est réalisé à l’aide d’une agrafeuse pneumatique, qui permet d’attacher
les gabions entre eux grâce à des agrafes en acier.
Pour plus de stabilité, des tirants de renfort, tiges d’acier aux extrémités recourbées, sont placés
diagonalement entre les différentes faces de la cage. Quatre tirants sont placés à
1
3
de la hauteur et
quatre autres sur le
1
3
suivant.
Figure 15: Vue de dessus d'un gabion
Figure 16: Agrafes entre les différents panneaux
Figure 17: Tirants de renfort
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
16
Lors du remblaiement du terrain, du géotextile, tissu en matériau synthétique, est placé entre la
terre et les gabions, afin de laisser notamment passer l’eau.
La pérennité d’un ouvrage en gabions est liée aux matériaux employés (fils métalliques et
pierres) et à la qualité de la mise en œuvre. La durabilité des cages gabions peut être diminuée d’une
part par la pollution ou l’agressivité du milieu dans lequel l’ouvrage est réalisé et d’autre part par la
qualité du fil et surtout de son revêtement. Un milieu particulièrement chargé en dioxyde de soufre
ou dans lequel circule des eaux polluées, agressives ou abrasives, diminue la durabilité des fils
métalliques galvanisés. Le fil non protégé se corrode alors assez rapidement puis la rouille forme une
protection extérieure. Cette couche de protection ralentit et stabilise le processus de détérioration.
Certaines sociétés, comme Aquaterra, utilisent comme revêtement de fils du GalFan (alliage de 95%
de zinc et de 5% d’aluminium), qui protègent très efficacement les fils. L’éventuel sur‐revêtement de
PVC apporte une protection supplémentaire notamment contre l’abrasion.
1.3.2. Outillages nécessaires à la construction
La construction d’un ouvrage en gabions ne nécessite que peu d’outils :
• Le tractopelle, qui a une double fonction : d’une part pour préparer le terrain du chantier, et
d’autre part, pour remplir les gabions de pierres.
• Une semi‐remorque, amenant les pierres depuis la carrière jusqu’au chantier.
• Des barres d’alignement, qui permettent le bon alignement du mur. Elles s’accrochent sur
les grilles, elles possèdent des crochets.
• Des agrafeuses pneumatiques, avec des agrafes pour attacher les panneaux entre eux.
Figure 18: Tractopelle remplissant les gabions
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
17
Figure 19: Barres d’alignement Figure 20: Agrafeuse pneumatique
Cette technologie gabions semble présenter de réels avantages sur les plans économiques et
financiers. En effet, composée de structures souples et drainantes, sa mise en œuvre est aisée (sans
matériels ou savoir‐faire spécifique), et s’accompagne de l’utilisation de matériaux pierreux pris
localement. Les transports sont ainsi limités et une meilleure intégration dans le paysage est assurée.
1.4. Murs de soutènement en béton
1.4.1. Murs bétons en L
1. 4. 1. 1. Les fondations
La fondation est la partie de l’ouvrage reposant sur un terrain d'assise et à laquelle sont
transmises toutes les charges permanentes et variables supportées par cet ouvrage. Elles doivent
reprendre les charges supportées par la structure et les transmettre au sol dans de bonnes
conditions de façon à assurer la stabilité de l'ouvrage.
La stabilité de mur en L est assurée par la semelle.
Figure 21: Coupe d’un mur en L
1. 4. 1. 2. La structure en béton armé
Les murs de soutènement en béton armé, également appelés murs cantilever, sont très
couramment employés. Ils sont constitués d'un voile en béton armé encastré sur une semelle de
fondation, en béton armé également et généralement horizontale. Celle‐ci comprend le patin, situé à
l'avant du voile, et le talon, situé à l'arrière. La semelle peut être pourvue d'une bêche pour
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
18
améliorer la stabilité de l'ouvrage au glissement. C'est le cas notamment lorsque la bonne résistance
du sol de fondation et/ou des problèmes d'emprise permettent ou imposent une semelle de largeur
plus faible.
Les murs de soutènement en béton armé sont normalement pourvus d'un dispositif de drainage à
l'arrière du voile auquel est associé un dispositif d'évacuation des eaux (barbacanes généralement),
lorsqu'ils ne sont pas prévus pour maintenir un niveau d'eau à l'amont. Ces murs sont construits par
plots de 15 à 30 m de longueur (murs coulés en place). L’eau constitue un véritable danger pour la
stabilité de l’ouvrage. L’évacuer est donc une priorité.
Les variantes d'exécution, plus couramment employées lorsque la hauteur de l'ouvrage n'est pas trop
importante, portent essentiellement sur le recours à la préfabrication. Celle‐ci peut concerner le
parement du voile (coffrage intégré à l'ouvrage définitif). Le voile lui‐même ou encore l'ensemble du
mur, semelle comprise (pour les hauteurs qui n'excèdent pas 6 mètres environ).
Figure 22: Eléments d’un mur en L
Figure 23: Fonctionnement d'un mur en en béton encastré sur semelle; P: poussée des terres du massif
soutenu; W: poids des terres à l’aplomb de la semelle ;
R : réaction du massif d’assise
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
19
1. 4. 1. 3. Le rôle des armatures en acier
C'est le système qui contribue à donner à un ouvrage rigidité (en traction), stabilité et
résistance aux différentes forces qui solliciteront l’ouvrage. Le diamètre des armatures, barres
métalliques crantées, est fonction des charges qui sollicitent l’ouvrage. Elles ont essentiellement
pour but de reprendre des contraintes de traction, contraintes pour lesquelles le béton n’a aucune
résistance. Ces contraintes sont engendrées par l’action des couches de sols (le mur travaille dans sa
globalité en flexion). Des armatures en acier renforcent la structure.
1.4.2. Murs cloués en béton
1. 4. 2. 1. Définition
La technologie de construction des murs cloués consiste à renforcer un sol en déblai, au fur et
à mesure de son excavation, par la mise en place de barres passives, peu inclinées sur l’horizontale,
travaillant essentiellement à la traction. Ces barres peuvent également travailler partiellement à la
flexion et au cisaillement. C’est par le biais du frottement qui s’exerce entre le sol et les barres que
ces dernières peuvent se mettre en traction et tenir la structure.
On construit ainsi progressivement et de haut en bas un massif de sol renforcé. Pour éviter que la
terre ne s’écroule entre les barres, on doit placer un parement généralement constitué d’un treillis
soudé et d’un béton projeté. Ce parement peut être vertical, incliné à des angles très variables ou
constitué de redans. Le béton n’a ici aucun rôle de soutien de la structure. Il permet de protéger la
terre de l’érosion et empêche des morceaux de terres de tomber.
De nos jours c’est une technique extrêmement répandue car le comportement des ouvrages est
satisfaisant et le coût de la mise en œuvre et inférieur à celui des murs en L pour la même hauteur de
mur.
Figure 24: Exemple de mur cloué
1. 4. 2. 2. Les différentes phases de la fabrication
La construction d’un mur en sol cloué se fait par phases successives comprenant :
1. Un terrassement, généralement limité à 1 ou 2 m de hauteur et éventuellement limité en
longueur selon les terrains.
2. La mise en place des clous subhorizontaux ou inclinés au sein du sol.
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Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
21
Figure 26: Mise en place des treillis soudés
Les barbacanes : Elles servent à évacuer toute infiltration d’eau
Figure 27: Mise en place du parement en béton par projection
1. 4. 2. 4. Les machines et les outils utilisés
Lors de la phase de terrassement, on utilise des excavateurs pour le déplacement du sol et
pour renforcer le terrain.
Dans la phase de mise en place des clous, le forage est réalisé par rotation, par percussion ou par
roto‐percussion avec une tarière continue, un outil de désagrégation (tricône, outil à lame,
taillant,...), un tube ouvert ou un tube et une tige portant un outil (tricône ou taillant). Ensuite, les
barres sont introduites à l’aide d’un canon à air comprimé et d’un canon pyrotechnique.
Figure 28: Forage du sol avant introduction des clous
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
22
Une machine à projeter permet de réaliser la projection du béton.
1.5. Notion d’ouvrage élémentaire
Dans un souci de pertinence et de cohérence, il est nécessaire que l’ensemble des études
financières et environnementales qui sont détaillés dans la suite du rapport considèrent comme
objet d’étude un seul et même système. La notion d’ouvrage élémentaire permet de définir ce
système d’étude commun.
Un ouvrage élémentaire (O.E.) est une partie spécifique d’un ouvrage. Chaque O.E. est une portion
de l’ouvrage qui exige de la main d’œuvre, des matériaux et du matériel qui lui sont propres et qui
produit également un impact sur l’environnement. Pour l’étude des murs, c’est un mètre linéaire de
mur pour différentes hauteurs qui a été choisi comme O.E.
Les O.E. choisis correspondent à 1 mètre linéaire de mur pour différentes hauteurs. Le mètre linéaire
est un O.E. très utilisé pour les murs, même si on peut parfois manier le mètre carré. Cependant, si
l’O.E. est donné pour un mètre carré, il serait difficile de prendre en compte l’effet de la hauteur du
mur dans son coût, effet qui a une influence capitale. Les hauteurs choisies sont ainsi 1 m, 3 m, et 5
m : la majorité des situations in situ sont ainsi couvertes.
Ouvrage élémentaire O.E.1 O.E.2 O.E.3
Hauteur du mur (m) 1 3 5
Tableau 1: Définition des ouvrages élémentaires
Il sera par la suite nécessaire de caractériser, pour chaque technologie, ces ouvrages élémentaires. Il
faudra, par exemple, expliciter la qualité et quantité des matériaux nécessaires à la construction de
chaque O.E. Cette description sera faite plus loin dans le rapport.
2. Analyse financière
Le coût d’un ouvrage est un facteur déterminant dans le choix de la technologie utilisée. Cette
partie va donc s’intéresser au coût total d’un mur de soutènement, sur tout son cycle de vie. Le coût
de fabrication est déterminé à partir de l’outil « étude de prix ». Les coûts liés à l’entretien, à la
restauration ou à la destruction de l’ouvrage seront également pris en compte.
2.1. Principe
2.1.1. Principe de l’étude de prix
L’étude de prix est un outil utilisé dans le domaine du bâtiment et du génie civil pour estimer
le coût global de la construction d’un ouvrage. C’est une étape fondamentale dans la vie d’un
chantier et s’effectue toujours en amont de la vie d’une affaire.
Une fois le cahier des charges établi, il faut calculer le chiffrage du chantier, qui se décompose en
différents types de coûts ou frais.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
23
2. 1. 1. 1. Déboursés secs (D. S)
Les déboursés secs correspondent à la valeur des composants strictement nécessaires et
directement affectables à un ouvrage élémentaire.
• Le coût des matériaux : il dépend de la quantité de matériaux et de leurs valeurs unitaires
(fonction du prix d’achat, des frais de transport, des frais de manutention…)
• Le coût de la main d’œuvre : il est fonction du taux unitaire d’exécution et du déboursé
horaire.
• Les frais des matériels et des consommables : Ils dépendent des coûts et des besoins
d’utilisation des engins et des machines mécaniques, des installations… Le prix unitaire des
machines et de leurs entretiens sera fonction de l’amortissement qu’il faudra déterminer.
2.1.1.2. Frais de chantier (F.C.)
Il s’agit des différents frais imputables à la réalisation de l’ouvrage particulier (mais pas à un
ouvrage élémentaire). On doit entre autres estimer les différents frais tels que : grue, personnel
d’encadrement, locaux de chantier…
2. 1. 1. 3. Frais généraux (F. G. )
Les frais généraux sont tous les frais nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise mais
qui ne sont pas affectables à un ouvrage précis tels que : service comptable, bureau des méthodes…
2. 1. 1. 4. Frais spéciaux (F. S. )
Ce sont les frais divers spécifiques à un chantier et non prévus en frais de chantier : frais
d’adjudication, de bureaux d’études, de tirage de plans…
Ainsi il est possible de calculer le prix de revient (P.R.). Celui‐ci correspond au coût réel, toutes
dépenses confondues, relatif à l’exécution d’un ouvrage donné.
P.R. = D.S. + F.C. + F.G. + F.S.
Finalement, on détermine le prix de vente unitaire (P.V.) : valeur d’une unité d’ouvrage élémentaire.
Ce prix est la base de la facturation.
P.V. = P.R. + Bénéfices
2.1.2. Application aux technologies étudiées
Cette étude de prix détaille tous les coûts et frais qui rentrent en jeu lors de la construction
d’un ouvrage. Cependant, de nombreux paramètres entrant dans la constitution de ces coûts ne sont
pas accessibles pour des personnes qui n’appartiennent aux entreprises de construction. Nous avons
donc, en fonction des technologies, adapté cette étude de prix aux données fournies.
Par ailleurs, l'étude réalisée se veut la plus générale possible, les frais de chantier qui sont calculés
pour l'ouvrage particulier n'entrent donc pas dans l'inventaire à réaliser. En négligeant ces frais,
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
24
l'erreur commise ne s'avère pas être très pénalisante car ces frais ne caractérisent pas un type de
technologie en particulier contrairement aux frais considérés auparavant.
2.2. Technologie pierres sèches
2.2.1. Phase de construction
Nous avons pu recueillir auprès de deux artisans (Marc Dombre et Bruno Durand) des devis
concernant des chantiers de construction ou de restauration de murs en pierres sèches. Parmi les
prix des devis, une distinction a été réalisée entre le prix des matériaux et le prix horaire de la main
d’œuvre. Ce prix horaire correspond en fait à la globalité des frais autres que les déboursés secs pour
les matériaux. Il permet d’une part à l’artisan de rémunérer ses ouvriers s’il en a mais également
d’assurer le bon fonctionnement de son entreprise.
2. 2. 1. 1. Coût des matériaux
Pour les murs de soutènement en pierre sèche, le seul matériau nécessaire est la pierre. Aucun
liant mécanique de type mortier ou ciment n'est utilisé. Cependant, il est important de signaler que
la nature des pierres peut être variable. En effet, le choix des pierres est surtout relatif à la nature
des pierres que les murailleurs sont capables de trouver dans la région de construction. Lorsque la
masse volumique des pierres est supérieure ou égale à 2300 kg/m3, le matériau candidat peut être
utilisé pour la construction. Il s’agit donc de pierres de type moyennement dures à très dures. Plus
communément, les murailleurs utilisent des pierres calcaires (en particulier en Provence), en granite
(notamment dans la région du massif central), du schiste (surtout en Lozère)…
L'un des intérêts majeurs de la construction en pierre sèche est l'utilisation de matériau « in situ »,
c'est à dire prélevé sur place. Cette caractéristique, en plus de contribuer fortement à sa qualité
environnementale, diminue considérablement la pollution due au transport. D'autre part pour
certains chantiers, une partie des pierres peut provenir d'un ancien ouvrage ou peut être ramassées
aux alentours du chantier, par exemple dans les champs : cette technique est nommée épierrage.
Cependant, la qualité des pierres récupérées peut ne pas être comparable à celles obtenue dans des
carrières et les pierres de récupérations ne représentent qu'une partie des pierres utilisées
(rarement plus de 30%). Cette réutilisation de matériau sera considérée dans la suite du rapport
lorsque nous aborderons les phases d’entretien et de restauration du mur en pierre sèche.
Pour déterminer la distance nécessaire au transport des pierres depuis les carrières, afin de connaître
le prix du matériau livré sur le chantier, une étude effectuée par Jean‐Claude Morel (ENTPE) a servi
de référence. Il a ainsi été montré que les pierres utilisées devaient provenir d'une carrière située au
maximum à 40 km du chantier. Au delà, le choix de la technologie pierre sèche était écarté. Cette
hypothèse nous a été confirmée par plusieurs artisans (Marc DOMBRE et Bruno DURAND) qui ont pu
constater une distance moyenne carrière/chantier de 40 à 50 km.
Après avoir répertorié les matériaux qui étaient susceptibles d’être utilisés pour la construction, une
phase de recherche des prix (matière première en sortie de carrière) auprès des artisans eux mêmes
a permis d'accéder aux résultats suivants, répertoriés dans les deux tableaux ci‐dessous :
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
25
Origine Forme
Présence
géographique
Densité Aspect
Calcaire
Sédimentaire
Dépôt stratifié,
forme
parallélépipédique
Sur tout le
territoire
2,6 à 2,7
Grès
Dépôt stratifié,
forme arrondie
1,8 à 3,2
Granite
Magmatique
Pierres sans
strates, plus ou
moins arrondies
avec l’érosion
Bretagne,
Massif Central,
Vosges, Alpes
et Pyrénées
2,4 à 2,8
Basalte 2,7 à 3,2
Schiste
Métamorphique
Pierres allongées
se débitant
facilement en
feuillets
Anciennes
zones
montagneuses
1,6 à 2,9
Gneiss Formes diverses 2,7 à 2,8
Tableau 2: Caractéristiques générales des pierres sèches les plus couramment utilisées.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
Tableau 3: Prix unitaires (€/m
3
) des pierres sèches les plus couramment utilisées.
Une fois connus les prix unitaires des matières premières, il nous faut, pour déterminer la valeur des
déboursés secs pour chaque O.E., déterminer le volume de pierre nécessaire à la construction de
chacun de ces ouvrages. Pour cela, nous avons considéré les recommandations de dimensionnement
fournies par les abaques de l’ouvrage « Pierre sèche, guide de bonnes pratiques de construction de
mur s de soutènement ». Nous avons également considéré que le mur construit est réalisé à base de
pierres calcaires, présente un fruit de 20% et soutient un remblai de sable formant un angle de 20°
avec l’horizontale. La lecture des abaques nous donne, à partir de la connaissance de ces données la
valeur de la profondeur de la base B nécessaire au calcul du volume de pierres. On remarquera que
l’on considérera que le pourcentage de vide dans le mur est d’environ 25%. Le principe des calculs
effectués est résumé dans la figure suivante.
Figure 29: Principe du calcul des volumes de pierres.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
27
Il faut noter ici que le prix des cailloutis constituant le drain à l’arrière du mur n’a pas été prix en
compte. Les artisans s’arrangent, la plupart du temps pour récupérer ces pierres de petit calibre sur
le site du chantier, n’engendrant ainsi aucun coût supplémentaire. En effet, le prix d’achat de ce type
de pierres, qui nécessite un concassage après extraction en carrière est plus élevé que celui des
pierres dites « en vrac » utilisée pour le bâti du mur : c’est pourquoi les artisans favorise dans ce cas
la récupération.
Grâce aux valeurs de volume, il est donc facile d’obtenir le prix des pierres à la sortie de la carrière. Il
reste encore à considérer pour obtenir la valeur des déboursés secs, le coût du transport
carrière/chantier. Il s’agit donc, par exemple de déterminer un prix « rendu chantier » au m
3
, tenant
compte à la fois du coût des pierres et du coût du transport. Pour une distance de parcours de 40 km,
le forfait de transport pour 15 m
3
de pierres calcaires et de 500 €. Le prix unitaire rendu chantier
peut donc se déterminer grâce à la formule suivante :
Prix
¡cndu chuntìc¡
=
1S m
3
× Prix
pìc¡¡cs
+ For¡oit tronsport
1S m
3
= 69 €¡m
3
Ainsi la valeur des déboursés secs pour chaque O.E est de :
Volume de pierres (m
3
) Déboursés secs (€)
O.E.1 0,34 23,5
O.E.2 3,11 214,6
O.E.3 8,33 574,8
Tableau 4: Technologie pierres sèches ‐ Déboursés secs matériaux pour les différents ouvrages élémentaires.
2. 2. 1. 2. Coût « horaire »
La valeur de ce coût horaire dépend de manière significative de l’entreprise, de ses frais de
fonctionnement et du bénéfice qu’elle prévoit de gagner à la fin du chantier. L’artisan se fixe un
salaire horaire dont la valeur doit permettre de couvrir ses revenus ainsi que l’ensemble des frais
annexes propres à son entreprise (amortissement de machines, frais généraux). A partir des
différents devis qui nous ont été fournis, nous avons pu déterminer des valeurs moyennes de ces
coûts horaires, respectivement pour la phase de terrassement et la phase de montage du mur.
Phase de terrassement
Sur un chantier de mur en pierre sèche, le terrassement fait partie intégrante de la construction et
c’est, dans la plupart des cas, l’artisan qui le réalise lui‐même. Il faut noter que pour les artisans de la
pierre sèche, la phase de terrassement comprend les étapes de déblaiement et de dressage du talus
mais également les étapes de préparation du socle du mur, c'est‐à‐dire le creusement des fouilles
dans lesquelles la base du mur viendra reposer.
Le coût et la durée du terrassement varient en fonction des conditions que présentent chaque site.
Dans la plupart des cas, le terrassement est effectué à l’aide d’une mini‐pelle. Dans certains cas où le
terrassement peut se faire dans des conditions idéales, un tractopelle peut être utilisé. A l’inverse,
dans des conditions plus difficiles (difficultés d’accès et/ou rencontre du rocher qui oblige à piquer le
rocher pour dresser le talus), le terrassement est réalisé manuellement.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
28
Les données que nous avons pu recueillir indiquent que le coût facturé par les artisans dans les deux
cas est proche de 35 € / h. Cependant, le temps passé sur le chantier est bien plus important pour les
sites présentant des conditions difficiles. Dans le cadre de notre étude, nous nous plaçons dans le cas
d’un chantier réalisé à la mini‐pelle dans des conditions faciles d’accès.
Surface de
parement
Durée moyenne
de la phase de
terrassement
Coût du
terrassement
O.E.1 1 m
2
15 mn 9 €
O.E.2 3 m
2
50 mn 30 €
O.E.3 5 m
2
1h30 53,5 €
Tableau 5: Coûts du terrassement pour les différents ouvrages élémentaires.
On donne à titre indicatif les mêmes données pour un chantier réalisé dans des conditions difficiles.
Surface de
parement
Durée moyenne
de la phase de
terrassement
Coût du
terrassement
O.E.1 1 m
2
2h30 88,5 €
O.E.2 3 m
2
7h00 248 €
O.E.3 5 m
2
11h30 407 €
Tableau 6: Coûts du terrassement pour les différents ouvrages élémentaires, pour des conditions de
réalisation difficiles.
Phase de montage du mur
Une analyse des devis fournis par les artisans nous a permis d’établir la valeur moyenne du coût
horaire pour la phase de montage du mur à environ 30€/heure.
La construction d’un mur en pierres sèches se fait en binôme : un spécialiste de la pierre sèche
appelé bâtisseur ou murailleur, et un ouvrier « classique ». Le premier s’occupe de la pose des
pierres, tandis que le second l’aide à choisir les pierres qui s’imbriqueront le mieux dans l’ouvrage et
bien sur à les transporter si celles‐ci sont très lourdes : il s’agit donc d’un véritable travail d’équipe.
Or, pour déterminer la durée du chantier, il a fallu estimer le temps, puis par extension le coût, qu’un
seul des deux membres mettraient pour réaliser un ouvrage élémentaire complet.
Dans les faits, il s’avère qu’en moyenne une équipe, murailleur et ouvrier, est capable de déplacer et
de poser quatre tonnes de pierres en une journée de travail de huit heures. Cependant, il n'est pas
possible d'appliquer ce résultat aux trois ouvrages élémentaires de manière parfaitement linéaire. En
effet, de bon sens, plus un mur est haut, plus il est difficilement accessible. A partir de 1m30 environ
la mise en place d’un échafaudage est nécessaire. Cette opération augmente donc la durée du
chantier. Par ailleurs, pour estimer la durée qu’un seul homme mettrait pour construire l’ouvrage, il
n’est pas réaliste de multiplier uniquement la durée par deux : en pratique le temps de pose doit être
plus long que la durée mise pour le choix d’une pierre. Aussi, en supposant que ces deux données se
compensent l’une l’autre dans la durée passée sur le chantier, les résultats suivant on été établis :
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
29
Masse de pierres
nécessaires
Durée moyenne
sur le chantier
Coût de montage
du mur
O.E.1 0,8 t 3h30 105 €
O.E.2 8,2 t 35 h 1050 €
O.E.3 22,1 t 95 h 2850 €
Tableau 7: Coûts de montage des murs pour les différents ouvrages élémentaires.
2.2.2. Phase d’entretien
Il existe différents facteurs de dégradation des murs en pierres sèches : les charges et
surcharges, les facteurs naturels tels que les intempéries, la faune et la flore ou le vieillissement, qui
se traduit notamment par le colmatage par les fines des vides du mur. L’homme peut également être
considéré comme un facteur de dégradation s’il ne suit pas les règles de l’art de la construction de
l’ouvrage, ou bien s’il n’assure pas un bon entretien du mur.
Ces facteurs de dégradation sont à l’origine de pathologies, dont les plus connues sont :
• La désagrégation des pierres gélives ou trop friables,
• La détérioration par séparation du parement extérieur du reste du mur,
• Le basculement des pierres de parement vers l’intérieur du mur. Le parement se déforme
alors sous forme de ventre, provoquant l’affaissement d’une partie de l’ouvrage.
Le respect de quelques précautions d’usage peut permettre de prévenir contre la ruine prématurée
d’un ouvrage en pierre sèche :
• maîtriser la circulation des eux de ruissellement et éviter la concentration de ravinement ;
• procéder à l’enlèvement et à la suppression de toute végétation arbustive sauvage poussant
dans le mur et à moins de deux mètres des parois ;
• procéder à la restauration immédiate des parties de mur effondrées ou des pierres
dégradées par le mauvais état du matériau ;
• si le mur présente des pathologies importantes, ne pas attendre que ce dernier s’effondre.
Dès l’apparition d’un ventre, prévenir par le démontage et la réfection qui doit s’opérer dans
les plus courts délais.
Si le mur a été construit suivant les règles de l’art de construction, ces précautions d’entretien sont
très peu coûteuses, que ce soit en temps de travail ou en matériau. L’entretien est donc une phase
dont le coût pourra être négligé par rapport au cout de fabrication de l’ouvrage.
2.2.3. Phase de restauration
L’avantage du mur en pierre sèche est qu’il peut être réparé au niveau des zones où il s’est
affaibli. Une destruction totale du mur n’est pas obligatoire. La restauration d’un ouvrage reprend les
mêmes étapes que la construction. Elle nécessite également une phase préliminaire qui consiste à
définir la zone à restaurer et la façon de la restaurer. Il faut également démonter et trier les pierres
de la zone à restaurer. Certaines ne pourront pas être réutilisées car elles seront trop abimées et
auront perdu une partie de leur résistance. Les pierres qui se seront complètement désagrégées avec
le temps pourront être réutilisées pour le drain.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
30
Toutefois, si l’entretien du mur est effectué régulièrement et s’il a été bien construit, le mur n’a pas
de raison de s’effondrer. Cette phase de restauration ne sera donc pas prise en compte dans le coût
total du mur en pierres sèches.
2.2.4. Coût global
Ménageant certaines hypothèses et approximations, le coût global de chaque ouvrage élémentaire
est calculé par somme des coûts liés à chaque étape de son cycle de vie :
Coût global
O.E.1 140 €
O.E.2 1295 €
O.E.3 3480 €
Tableau 8: Coût global de chaque ouvrage élémentaire pour la technologie pierres sèches.
2.3. Technologie gabion
2.3.1. Phase de construction
Nous avons contacté Jérémie Saurel, Responsable Technique de l’entreprise Aquaterra
Solutions, basée dans la Drôme et qui propose la réalisation de murs de soutènement en gabions.
Nous avons ainsi pu recueillir des informations concernant les différents types de gabions proposés
par cette société, ainsi que leurs prix. Nous sommes ensuite allés visiter un de leurs chantiers en
cours, pour l’entreprise Sanofi Pasteur, à Marcy‐l’Etoile. La maîtrise d’œuvre était assurée par la
société MGB, basée à Mornant, au sud de Lyon.
2. 3. 1. 1. Le terrassement
Pour la construction d’un mur de soutènement en gabions, un terrassement doit d’abord être
réalisé. Celui‐ci comprend la fouille du sol et son évacuation. Il est chiffré au mètre‐cube, environ 7
€/m
3
. On considèrera ici un sol meuble. Une fois le mur monté, un remblai est nécessaire, dont le
coût est de 15€/m
3
.
Le volume évacué et le volume du sol ne sont pas les mêmes, il faut tenir compte d’un coefficient de
foisonnement du sol qui est fonction de sa nature et de son état d’humidité. Nous le prendrons égal
à 1,3.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
31
Calcul des volumes excavés et remblayés :
Figure 30 : Schéma du volume excavé – Murs PS et gabions
Les zones grisées correspondent à la surface à excaver. Le mur est représenté en pointillés. Le guide
des bonnes pratiques indique le rapport hauteur/largeur du triangle T3 est de 3/2. Pour calculer la
zone à excaver, nous allons donc retrancher la surface S
3
du triangle T3 à la surface des trois
triangles, que l’on va appeler S
tot
.
Soit h la hauteur du mur :
S
tut
= û, 5 - h -
h
tan (2û°)
,
S
3
= û, 5 - h -
2h
3
,
D’où
S
excauée
= h
2
- (
û, 5
tan (2û°)
-
1
3
)
Pour obtenir le volume excavé, on multipliera tout simplement la surface excavée par 1, puisque
notre ouvrage élémentaire fait un mètre de largeur, puis par 1,3, le coefficient de foisonnement.
Le volume à remblayer correspond à un triangle dont la hauteur est celle de notre ouvrage
élémentaire et la base, celle du triangle T3, multiplié par le coefficient de foisonnement.
Le tableau suivant nous donne les coûts des terrassements et remblaiements pour les différents
ouvrages élémentaires :
Volume à
excaver (m
3
)
Coût du
terrassement (€)
Volume à
remblayer (m
3
)
Coût du
remblaiement (€)
O.E.1 1,35 9,5 0,43 6,5
O.E.2 12,17 85,2 3,9 58,5
O.E.3 33,81 230,0 10,83 162,5
Tableau 9: Terrassement nécessaire pour chaque ouvrage élémentaire ‐ Technologie gabions
2. 3. 1. 2. Coût des matériaux
Pente naturelle à 20°
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
32
Pour les murs de soutènement en gabions, les matériaux nécessaires sont les gabions en acier,
les pierres, des agrafes permettant d’attacher les panneaux rigides entre eux, des tirants de renfort
et du géotextile lors du terrassement. Aucun liant mécanique de type mortier ou ciment n'est utilisé.
L’un des intérêts majeurs de la technique des gabions, comme pour la construction en pierre sèche,
est l’utilisation de matériaux pierreux pris localement, ce qui réduit considérablement le prix des
transports et permet une meilleure intégration dans le paysage. De plus, ces structures sont
relativement faciles à mettre en œuvre, souples, monolithiques et drainantes.
Parmi le choix de panneaux métalliques existants, nous avons opté pour des gabions électrosoudés,
de taille 1 x 1 m, de maille 100 x 50 mm et de fils de diamètre 4,5mm. Ceux‐ci correspondent à un
modèle standard couramment utilisé. Concernant les pierres, il est important de signaler que le choix
des pierres est conditionné par différents critères : la nature des pierres dans la région de
construction et l’esthétisme final du mur. Par exemple, des murs de soutènement en gabions ont été
construits, dans la région Lyonnaise, avec des pierres dorées, qui sont du calcaire de couleur ocre. Ici,
afin de comparer au mieux les différentes technologies, nous avons choisi, comme pour les pierres
sèches, un matériau calcaire, de taille minimale 60 x 100mm pour qu’ils ne passent pas au travers des
mailles. Les hypothèses de transport sont donc identiques et le prix unitaire de ces pierres est donc
de 69 €/m
3
. Cependant les pierres pour les gabions n’ont pas besoin d’être d’aussi bonne qualité que
pour les pierres sèches ; leur prix est donc sensiblement inférieur.
Une fois les coûts des matières premières connus, il nous faut déterminer le volume de pierres
nécessaire à la construction de chacun des ouvrages élémentaires. Ici encore, le principe de calcul
des volumes de pierres reste identique à celui de la technique des murs en pierres sèches. Nous
reprenons alors un mur présentant un fruit de 20% et soutenant un remblai de sable qui forme un
angle de 20° avec l’horizontale ; le pourcentage de vides est pris égal à 25%. Le volume de mur, ainsi
que la masse de pierres nécessaires, sont résumés dans le tableau ci‐dessous :
Hauteur H (m) V
trapèze
(m
3
) V
pierres
(m
3
) m
pierres
(kg)
O.E.1 1 0,45 0,34 894,38
O.E.2 3 4,14 3,11 8 228,25
O.E.3 5 11,10 8,33 22 061,25
Tableau 10: Technologie gabion ‐ Volumes de gabions nécessaires
Il est maintenant facile d’obtenir le prix des gabions métalliques. Nous présentons le coût de revient
pour deux cas : soit les gabions sont placés visuellement dans un souci d’esthétisme, soit ils sont
disposés en vrac, cette deuxième solution entrainant une moins‐value de 40%. Les prix sont donnés
en mètre‐cube et correspondent à l’amenée à pied d’œuvre, l’assemblage des gabions, le
remplissage, l’arrangement manuel des pierres et la fermeture des gabions. Le prix du géotextile est
donc à ajouter, soit 3€/m². La surface de géotextile nécessaire correspond à la hauteur de l’ouvrage
élémentaire, multipliée par la largeur de l’ouvrage, soit 1m.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
33
Ainsi le coût des matériaux, ainsi que la pose pour chaque O.E est de :
V
trapèze
(m
3
)
Prix et
pose en
vrac (€)
Prix et pose
esthétique
(€)
Prix des
pierres
(€)
Prix du
géotextile
(€)
Coût de la
pose en
vrac (€)
Coût de la
pose
réarrangée (€)
O.E.1 0,45 54,7 91,2 23,5 3,0 75 109
O.E.2 4,14 377,6 629,3 214,6 9,0 549 773
O.E.3 11,10 1 012,3 1 687,2 574,8 15,0 1 462 2 065
Tableau 11: Coût de l’installation pour les différents ouvrages élémentaires
2. 3. 1. 3. Coût horaire
La valeur de ce coût horaire dépend de l’entreprise, de ses frais de fonctionnement et de la
qualification de l’ouvrier. Nous avons choisi comme valeur du coût horaire, celle d’un ouvrier du
bâtiment, charges comprises ; soit 24€ (valeur SHOP Insee 2008).
Le nombre d’ouvriers pour la construction d’un mur en gabions dépend de la taille du mur et du délai
du chantier, mais en général, l’équipe est composée d’un conducteur d’engin qui est souvent le chef
de chantier et qui dépose à l’aide de la pelle les pierres dans les gabions, et un ou plusieurs ouvriers
« classiques » qui arrangent les pierres. Le rendement d’un homme, en considérant qu’une journée
de travail est de 8 heures, est d’environ 15 m
3
/jour pour une disposition en vrac des pierres, et plutôt
de 10 m
3
/jour, pour une disposition réarrangée.
Volume
du mur
(m
3
)
Durée de réalisation
sur le chantier pour
un homme ‐
disposition en vrac
Durée de réalisation
sur le chantier pour un
homme – disposition
réarrangée
Déboursés secs
main d’œuvre ‐
disposition en
vrac (€)
Déboursés secs
main d’œuvre –
disposition
réarrangée (€)
O.E.1 0,45 15 min 22 min 6 8,8
O.E.2 4,14 2h 10min 3h 20min 52 80
O.E.3 11,10 5h 50min 8h 50min 140 212
Tableau 12: Déboursés secs main d’œuvre pour les différents ouvrages élémentaires : technologie gabions.
2.3.2. Phases d’entretien et de restauration
Ce type de mur ne nécessite pas d’entretien particulier. C’est un ouvrage monolithique
drainant, qui est intéressant dans les milieux humides. Les fils d’acier peuvent être protégés en les
galvanisant ou en utilisant des films de protection particulier, comme le GalFan pour la société
Aquaterra, ce qui permet d’augmenter la durée de vie du gabion de 6 à 8 fois.
Il faut environ 50 ans au moins avant l’apparition d’un point de rouille. Cependant, ce n’est pas pour
cela que le mur va rompre. Si le gabion est complètement rouillé, le remplacement d’un panneau est
facile à mettre en œuvre. Il peut être aussi ajouté, selon l’humidité du milieu, du PVC par‐dessus le
fil métallique pour éviter la rouille. Ce traitement est cependant beaucoup plus cher.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
34
L’entretien et la restauration sont donc des phases dont le coût pourra être négligé par rapport au
coût de fabrication de l’ouvrage.
2.3.3. Coût global
En considérant certaines hypothèses et approximations, le coût global de chaque ouvrage
élémentaire est calculé par la somme des coûts liés à chaque étape de son cycle de vie :
Coût global
disposition en
vrac (€)
Coût global
disposition
réarrangée (€)
O.E.1 100 130
O.E.2 715 970
O.E.3 1 880 2 670
Tableau 13: Coût global de chaque ouvrage élémentaire pour la technologie gabions
2.4. Technologie béton
2.4.1. Les déboursés secs matériaux
Le calcul du coût des déboursés secs lors de la mise en place d’un mur de soutènement prend
en compte le coût du béton, celui des aciers ainsi que les particularités propre à chaque technologie
en fonction de la hauteur du mur (en L pour h=1m et h=3m et cloué pour h=5m).
Cas du Mur en L (O.E.1 et O.E.2):
Les éléments à prendre en compte pour faire le béton armé sont :
• Volume de béton = 0,8 x h
Prix (Béton livré) : 100 € / m
3
Tableau 14: Technologie béton ‐ Volumes de béton nécessaires (O.E.1 et 0.E.2)
Cas du Mur Cloué (O.E.3):
Les éléments à prendre en compte sont :
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
35
• Béton projeté (épaisseur de 20 cm) soit un volume de 5 x 0,2 = 1 m
3
Prix : 200 € / m
3
• Clou (ø = 6cm, L = 6m)
1 clou par 2,25m² de mur (on considère un clouage peu dense pour un sol cohérent)
Prix : 70 € l’unité
• Treillis soudés : 10kg /m
2
Prix : 2 € / kg
Volume béton
nécessaire (m
3
)
Masse
d'acier
nécessaire
(kg)
Nombre
de clous
Cout total
(€)
O.E. 3 1 50 2 440
Tableau 15: Technologie béton ‐ Volume de béton nécessaire (O.E.3)
2.4.2. Les déboursés secs main d’œuvre
La méthode de calcul du déboursé sec main d’œuvre consiste à détermine le coût moyen d’un
ouvrier pour la construction d’un ouvrage élémentaire défini. Pour faire cela, il a fallu estimer le
temps qu’un ouvrier mettrait pour bâtir un ouvrage élémentaire pour les deux types de technologie
de construction en béton. Ces temps sont des estimations de conducteurs de travaux de
soutènement.
De fait, la technologie béton repose sur une équipe conséquente en nombre de personnes sur le
chantier ce qui constitue une incertitude quant à l’estimation du nombre de personnes affectées à la
mise en place de l’ouvrage. Nous estimerons à 4 le nombre de personnes travaillant uniquement à la
mise en place de l’ouvrage.
Chaque phase de la mise en place de l’ouvrage et quantifiée en nombre d’heure. Ce chiffrage peut
être influencé par le rendement des ouvriers ce qui le rend approximatif.
Temps
estimé de
mise en place
d'une
semelle (h)
Temps estimé
de mise en
place des
treillis et du
coffrage si
nécessaire (h)
Temps
estimé de
mise en place
du béton par
coulage ou
projection (h)
Temps
estimé de
mise en
place des
clous (h)
Total (h) Cout total
O.E. 1 4 3 1 0 8 768 €
O.E. 2 10 9 3 0 22 2112 €
O.E. 3 0 15 5 12 32 3072 €
Tableau 16: Calcul du coût salarial pour chaque ouvrage élémentaire
Les déboursés secs main d’œuvre ont été calculés en prenant 24€ (valeur SHOB Insee 2008) comme
valeur du coût horaire d’un ouvrier du bâtiment, charges comprises.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
36
2.4.3. Les déboursés secs matériels/consommables
Le calcul des déboursés secs matériels et de consommables chiffre l’ensemble des coûts et des
besoins d’utilisation en outillage et engins mécanique. Pour ce faire nos avons procéder à un listing
de tous les outils nécessaires à la construction d’un ouvrage élémentaire et de défini leur coût. Afin
de simplifier l’étude on considèrera qu’un certain nombre d’outil nécessaire appartiennent à
l’entreprise et sont amortis.
- Terrassement :
Le terrassement comprend la fouille du sol et son évacuation. Il est chiffré au mètre cube évacué
(environ 15 euros/m
3
). On considèrera ici un sol meuble. S’il y avait eu à considérer la présence de
roches à briser, il aurait fallu prendre en compte la location d’un brise‐roche (environ 300 euros de
l’heure). Ici aussi on prend on compte un coefficient de foisonnement de 1,3.
Tableau 17: Technologie béton ‐ Calcul du coût du terrassement
- Machines propres à la technologie béton et consommables
Les machines utilisées sont louées, en général, compte tenu de la rareté d’utilisation par une
entreprise non spécialisée dans les murs de soutènement. Par ailleurs, leur coût à l’achat est difficile
à estimer car il dépend des caractéristiques propres au sol du le chantier. Le prix d’une machine de
forage dépend des options souhaitées (vitesse de rotation, type d’embout) qui sont elles‐mêmes
fonction du sol. Le type de machine à projeter de béton est lui fonction de la granulométrie. Compte‐
tenu de la variabilité de ces données en fonction du chantier, la location semble plus appropriée.
Pour le mur en L de 3m, la mise en place du béton se fait grâce à une pompe à béton qui est la même
machine qui sert à projeter le béton.
Le mur en L de 1m ne nécessite aucune machine pour être mis en place.
En ce qui concerne la consommation en carburant, il s’agit d’une conversion de la puissance des
machine en litre de carburant consommé à l’heure (9kWh = 1 l/h). La puissance de ces machines est
de 18 kWh.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
37
Outil machine
Cout à la
location
journalière
Consommation
Diesel (l/h)
Machine à pomper
et à projeter le
béton
50 2
Machine de forage
pour mise en place
des clous
200 2
Coût (€ / l)
Carburant 1
Tableau 18: Technologie béton ‐ Caractéristiques des machines
Le calcul du coût total prend donc en compte le coût de la location des machines en fonction du
nombre de jours de location, et le coût de la consommation en carburant en fonction du nombre
d’heures d’utilisation de chaque machine (cf. tableau 2).
Tableau 19: Technologie béton ‐ Calcul du coût des machines pour chaque ouvrage élémentaire
2.4.4. Coût de l’entretien et de la destruction
Pour un mur en béton bien réalisé, l’entretien concerne essentiellement le système de
drainage. En effet on vérifie que les barbacanes ne sont pas obstruées. En ce qui concerne sa
structure, elle doit fonctionner sans entretien pendant 50 ans. Cet entretien n’est pas chiffrable.
En ce qui concerne la destruction du mur de soutènement en vue d’une reconstruction, il s’agit
d’une démolition partielle. En effet, même si le béton et les armatures sont détruits, les terres sont
retenues par un système provisoire durant la durée des travaux. Ce système doit être dimensionné
en prenant en compte les charges variables et permanentes c’est‐à‐dire le comportement du sol, son
poids, les charges qui reposent sur le sol (voie routière etc.), les zones d’instabilité etc. L’absence de
ces données rend donc une estimation du coût d’une démolition partielle impossible car il est
extrêmement aléatoire d’un chantier à l’autre. Aussi, nous ne prendrons pas en compte l’entretien et
la destruction dans le chiffrage global du mur de soutènement.
2.4.5. Coût global
Pour les murs de soutènement des terres en béton, il existe une phase préalable de
dimensionnement, effectuée par un bureau d'étude. Ce n’est pas le cas pour les murs en pierre sèche
Durée de location de
la machine à projeter
(j)
Durée de
location de la
foreuse (j)
Consommation
en carburant (l)
Cout total
(euros)
O.E. 1 1 0 2 54
O.E. 2 1 0 6 62
O.E. 3 1 2 17 484
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
38
pour lesquels le dimensionnement est davantage une question d’expérience (cf. Partie pierres
sèches).
Tableau 20: Technologie béton ‐ Calcul du coût global du mur pour chaque ouvrage élémentaire
3. Ecobilan
Dans une démarche orientée vers le développement durable, il est également très important
de prendre en compte les impacts environnementaux des différentes technologies de construction.
Pour ce faire, nous allons utiliser une méthode suisse d’écobilan.
3.1. Principe
Cette méthode suisse a été publiée en 1990 et sa dernière actualisation, effectuée avec la
collaboration des milieux de la recherche, de l’industrie et des offices fédéraux, date de 2009. Les
données des écobilans se fondent sur les flux de matière et d’énergie, qui sont évalués compte tenu
de leur influence sur l’environnement. De ces flux de matière et d’énergie peuvent être tirées une
évaluation globale et des évaluations partielles.
3.1.1. Coût global
L’évaluation globale des impacts environnementaux d’un système est exprimée par
l’intermédiaire d’écopoints. Les écopoints (UBP) quantifient les charges environnementales
résultantes de l'utilisation des ressources énergétiques, de la terre et de l'eau douce, des émissions
dans l'air, l'eau et le sol, ainsi que de l'élimination des déchets. Plus le nombre d'écopoints est
grand, plus l'effet est négatif sur l'environnement. L'évaluation fondée sur la méthode de la
raréfaction des ressources (UBP) fournit une récapitulation complète des répercussions sur
l'environnement et se fonde sur la politique environnementale suisse.
3.1.2. Evaluations partielles
Les évaluations partielles peuvent s’exprimer en quantité d’énergie ou bien en quantité
d’émissions de gaz à effet de serre.
• Energie grise: L'énergie grise indique l'énergie cumulée de la consommation énergétique
fossile, nucléaire et hydraulique. La charge environnementale due à l'énergie grise est
comprise dans l'évaluation globale UBP. L'énergie grise est une valeur connue dans la
construction, elle est indiquée séparément.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
39
• Effet de serre: L'effet de serre évalue les effets de différents gaz à effet de serre par rapport
à la substance principale qu'est le CO
2
. La charge environnementale due à l'effet de serre est
contenue dans l'évaluation globale UBP. L'évaluation partielle de l'effet de serre est un indice
établi politiquement, raison pour laquelle il est mentionné séparément.
Un tableau, publié par l’association des maîtres d’ouvrage suisses KBOB et donné en annexe,
contient ces évaluations pour différents matériaux, énergies et modes de transports.
Le système étudié est, pour chaque technologie, l’ouvrage élémentaire, tout au long de son cycle de
vie. Tous les flux d’énergie et de matières, entrants et sortants du système sont pris en compte, pour
chaque étape de la vie de l’ouvrage. Les données concernant les matériaux prennent en compte à la
fois la fabrication du matériau et sa destruction. Les différentes étapes du cycle de vie de notre mur
seront donc les suivantes :
• Fabrication du matériau
• Transport du matériau jusqu’au chantier
• Construction du mur
• Entretien du mur
3.2. Technologie pierres sèches
3.2.1. Obtention et élimination du matériau utilisé
Il n’existe pas de données concernant directement les pierres sèches dans le tableau de
l’écobilan. Le matériau présent dans le tableau et se rapprochant le plus des pierres sèches est le
gravier concassé. Un kilogramme de gravier correspond à l’impact environnemental suivant :
UBP Energie Grise (MJ
eq
) Emissions de CO2
eq
(kg)
61,9 0,292 0,0132
Tableau 21 : Données Ecobilan – Gravier concassé
Dans la partie 2, nous avons calculé le volume de pierres sèches nécessaires pour la construction des
ouvrages élémentaires. En considérant que le matériau utilisé est du calcaire, la masse
correspondante est obtenue en multipliant le volume de pierres par la masse volumique du calcaire,
soit 2 650 kg/m
3
.
Le tableau suivant récapitule les impacts du flux de matière pour les différents ouvrages
élémentaires :
Masse de
pierres (kg)
UBP
Energie Grise
(MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 894,375 55362 261,158 11,805
O.E.2 8228,25 509329 2402,65 108,613
O.E.3 22061,25 1365591 6441,88 291,209
Tableau 22 : Impact environnemental du matériau selon l'O.E. pour PS
3.2.2. Transport
A partir des différentes informations que nous avons pu récupérer auprès des professionnels
de la pierre sèche, une distance carrière‐chantier de 40 km semble tout à fait raisonnable. Les
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
40
données choisies correspondent à un camion de 28 tonnes. C’est le moyen de transport plus
largement utilisée pour ce type de matériau et ce type d’ouvrage. En supposant que le camion
parcourt une distance chantier‐carrière non chargé et une distance carrière‐chantier chargé, cela
revient à calculer l’impact environnemental du transport des pierres sur un aller plus la moitié d’un
retour, donc sur 60 km.
Les valeurs données par le tableau pour un camion de 28 tonnes (en t.km) sont les suivantes :
UBP Energie Grise (MJ
eq
) Emissions de CO2
eq
(kg)
215 3,22 0,193
Tableau 23 : Données Ecobilan ‐ Transport 28 tonnes
Le tableau suivant récapitule les impacts du transport des pierres jusqu’au chantier pour les
différents ouvrages élémentaires :
UBP Energie Grise (MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 11537 172,79 10,357
O.E.2 106144 1589,70 95,283
O.E.3 284590 4262,23 255,469
Tableau 24 : Impact environnemental du transport selon l'O.E. pour PS
3.2.3. Fabrication du mur
Lors de la fabrication d’un mur en pierre sèche, seule l’étape de terrassement mécanique du
talus est à prendre en compte pour l’évaluation des impacts environnementaux. En effet, toutes les
autres étapes sont effectuées manuellement par les ouvriers.
Les données 2009 de l’écobilan présentent dans la partie « transport de marchandises » des valeurs
concernant les excavations mécaniques. Elles s’expriment en fonction du volume excavé (en m
3
).
UBP Energie Grise (MJ
eq
) Emissions de CO2
eq
(kg)
665 8,03 0,529
Tableau 25 : Données Ecobilan ‐ Excavation
Les volumes excavés sont les mêmes pour les technologies gabions et pierres sèches. En se basant
sur les calculs de volume établis au paragraphe 2.3.1.3, on peut donc établir l’impact
environnemental de l’excavation. Le tableau suivant récapitule la valeur de cette impact pour les
différents ouvrages élémentaires :
Volume excavé
(en m
3
)
UBP
Energie Grise
(MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 1,35 899 10,86 0,715
O.E.2 12,17 8095 97,75 6,439
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
41
O.E.3 33,81 22486 271,52 17,887
Tableau 26 : Impact environnemental de l'excavation selon l'O.E. pour PS
3.2.4. Entretien du mur
L’entretien du mur consiste principalement à surveiller le mur, enlever la végétation se
développant dans ou autour du mur et à remplacer quelques pierres dans le cas où le mur s’effondre
très partiellement. La première action n’a bien évidemment aucun impact environnemental. Par
ailleurs, la végétation peut être enlevée à la main, ou à la scie pour les troncs d’arbres plus
conséquents. Enfin, les quelques pierres remplaçantes sont très certainement recueillies sur le
terrain, et posées à la main. Par conséquent, l’impact environnemental de la phase d’entretien du
mur est nul.
3.2.5. Bilan
3. 2. 5. 1. Comparaison des différentes du cycle de vie
La comparaison des apports des différentes phases du cycle de vie du mur en pierres sèches
montre que c’est le flux de matière qui a le plus grand impact global environnemental. Il représente
87 % de l’impact environnemental total. Vient ensuite le transport, avec 17 %. L’excavation
représente seulement 1% de l’impact total.
Matériau Transport Excavation
O.E.1 55362 (82 %) 11537 (17 %) 899 (1 %)
O.E.2 509329 (82 %) 106144 (17 %) 8095 (1 %)
O.E.3 1365591 (82 %) 284590 (17 %) 22486 (1 %)
Tableau 27 : UBP des étapes du cycle de vie pour les murs PS
3. 2. 5. 2. Comparaison de l’impact environnemental en fonction de
l’ ouvrage élémentaire
Les impacts globaux et partiels en fonction de l’ouvrage élémentaire sont donnés dans le
tableau ci‐dessous :
UBP Energie Grise (MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 67799 444,81 22,878
O.E.2 623568 4090,09 210,335
O.E.3 1672667 10975,64 564,565
Tableau 28 : Impacts environnementaux en fonction des O.E. pour les murs PS
Le tracé de la courbe reliant le nombre d’écopoints à la hauteur de l’ouvrage élémentaire met en
évidence une relation non linéaire entre ces deux paramètres. Il s’agit plutôt d’une relation
exponentielle.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
42
Figure 31 : Impacts globaux en fonction de l'O.E. (murs PS)
3.3. Technologie gabion
3.3.1. Obtention et élimination du matériau utilisé
De même que pour la technologie pierre sèche, nous choisissons de représenter les pierres
remplissant les cages métalliques par du gravier concassé. Cette approximation est même moins
gênante dans le cas des gabions, car la granulométrie des pierres est plus petite que celle des pierres
sèches.
Mais nous devons également considérer l’impact des cages en acier. Pour cela, nous choisissons les
données correspondant à l’acier d’armature.
UBP Energie Grise (MJ
eq
)
Emissions de CO2
eq
(kg)
Gravier concassé 61,9 0,292 0,0132
Acier d'armatures 2450 13,6 0,71
Tableau 29: Données Ecobilan – Gravier concassé et acier d’armatures
Les masses de pierre et d’acier nécessaires pour chaque O.E. nous permettent de calculer les impacts
des flux de matière pour cette technique des gabions. Nous considérons que les pierres sont en
calcaire, ce qui nous donne une masse volumique de 2 650 kg/m
3
, tandis que nous considérons qu’il
faut 13 kg d’acier par m
3
de gabion. Voilà tout d’abord un tableau présentant le nombre de mètre‐
cube de gabions nécessaires pour chaque ouvrage.
0
500000
1000000
1500000
2000000
1 3 5
P
o
i
n
t
s
U
B
P
Hauteur de l'ouvrage élémentaire (m)
Impacts globaux en fonction de
l'O.E.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
Tableau 30: Volumes de gabions nécessaires pour chaque O.E.
Nous présentons maintenant l’influence de ces deux matériaux.
Masse de
pierres (kg)
Masse de
l'acier (kg)
UBP
Energie
Grise (MJ
eq
)
Emissions
de CO2
eq
(kg)
O.E.1 894,4 4,4 66111 320,8 14,9
O.E.2 8228,2 40,4 608223 2951,6 137,3
O.E.3 22061,2 108,2 1630743 7913,7 368,1
Tableau 31: Impact environnemental du matériau selon l'O.E. pour les gabions
Il est intéressant de noter que l’impact de l’acier est très important : alors qu’il ne représente
seulement que 0,5% du poids total d’un gabion (cage et pierres), sa part représente 16% des points
UBP. Cela est dû au fait que la production d’acier est très gourmande en énergie.
3.3.2. Transport
En ce qui concerne le transport de la pierre pour les gabions, nous reprenons les données
considérées pour la pierre sèche.
Les valeurs données par le tableau pour un camion de 28 tonnes (en t.km) sont les suivantes :
UBP Energie Grise (MJ
eq
)
Emissions de CO2
eq
(kg)
215 3,22 0,19
Tableau 32: Données Ecobilan ‐ Transport 28 tonnes
Le tableau suivant récapitule les impacts du transport des pierres et des cages jusqu’au chantier pour
les différents ouvrages élémentaires. Nous considérons aussi que l’acier doit être transporté sur 40
km.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
44
UBP Energie Grise (MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1
33708 504,8 30,3
O.E.2
126404 1893,1 113,5
O.E.3
252808 3786,2 227
Tableau 33: Impact environnemental du transport selon l'O.E. pour les gabions
3.3.3. Fabrication du mur
Pour la construction d’un mur en gabion, il faut considérer l’étape de terrassement et le
remplissage des cages. Mais pour effectuer le calcul de nos impacts sur l’environnement, le
remplissage des cages va être considéré comme un terrassement supplémentaire. Il faut en effet les
mêmes engins, mais on apporte la matière au lieu de l’enlever. Une fois les cages installées, il faut
remblayer l’espace situé derrière avec de la terre : là aussi, on considère un terrassement, avec le
volume correspondant.
De même que pour le mur en pierres sèches, on reprend les données 2009.
UBP Energie Grise (MJ
eq
)
Emissions de CO2
eq
(kg)
665 8,03 0,53
Il s’agit donc du même volume que pour la technologie pierre sèche. Le volume à excaver, sachant
que la largeur de l’O.E. est 1 m, est donc :
Pente naturelle à 20°
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
45
S
excauée
= h
2
- (
û, 5
tan (2û°)
-
1
3
)
Calcul du volume à remblayer : en bleu.
Figure 33: volume à remblayer
Le volume bleu à remblayer a donc une surface en coupe de :
S
remh|a|
= h
2
- û, 5 -
2
3
Le tableau suivant récapitule les impacts de l’excavation pour les différents ouvrages élémentaires :
Volume
excavé
(en m
3
)
Volume
pierres
gabion
(en m
3
)
Volume à
remblayer
(en m
3
)
UBP
Energie
Grise (MJ
eq
)
Emissions
de CO2
eq
(kg)
O.E.1 1,35 0,34 0,4 1414 17,1 1,1
O.E.2 12,2 3,11 3,9 12757 154,0 10,1
O.E.3 33,8 8,33 10,8 35229 425,4 28,0
Tableau 35 ‐ Impact environnemental de l'excavation selon l'O.E. pour les gabions
3.3.4. Entretien du mur
Les murs en gabions ne nécessitent aucun entretien.
3.3.5. Bilan
3. 3. 5. 1. Comparaison des différentes étapes du cycle de vie
Lorsque l’on s’intéresse au bilan global de la construction de murs de soutènement en gabion
en termes d’écopoints UBP, on remarque que c’est le flux de matériaux qui a le plus grand impact,
comme c’était le cas pour les murs en pierre sèche.
h
2/3 * h
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
46
Construction Transport Matériaux
O.E.1 1414 11594 66111
O.E.2 12756 106665 608223
O.E.3 35229 285986 1630743
Tableau 36 ‐ UBP des étapes du cycle de vie pour les murs en gabions
3. 3. 5. 2. Comparaison de l’impact environnemental en fonction de
l’ ouvrage élémentaire
Les impacts globaux et partiels en fonction de l’ouvrage élémentaire sont donnés dans le
tableau ci‐dessous :
UBP
Energie grise
(MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 79119 511,5 26,4
O.E.2 727645 4703,1 243,2
O.E.3 1951958 12622,3 652,8
Tableau 37 ‐ Impacts environnementaux en fonction des O.E. pour les murs en gabions
Figure 34: Impacts globaux en fonction de l'O.E. (murs gabions)
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
1 3 5
P
o
i
n
t
s
U
B
P
Hauteur de l'ouvrage élémentaire (m)
Impacts globaux en fonction de l'O.E.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
47
3.4. Technologie béton
3.4.1. Obtention et élimination des matériaux utilisés
3. 4. 1. 1. Production du béton
La production du béton est une activité qui dégage énormément de CO
2
, et l'industrie
cimentière française a contribué en 2003 à 2,7% des rejets nationaux de gaz à effet de serre. La
production du béton est donc une activité à fort impact environnemental.
Différents types de béton sont répertoriés dans le tableau récapitulatif de l’écobilan, du béton
maigre C 8/10 jusqu’au béton C 50/60. Les murs étant soumis à des charges très importantes, on
choisit un béton suffisamment résistant : le béton 25/30.
Pour chaque kg de béton produit et détruit, nous avons les donnés suivantes :
UBP
Energie Grise
(MJ
eq
)
Emissions de CO2
eq
(kg)
97.6 0.682 0.0778
Tableau 38: Données Ecobilan – Béton C25/30
Les volumes de béton pour les trois types d’ouvrages sont les suivants :
Tableau 39: Volumes de béton nécessaires pour chaque ouvrage élémentaire
Les masses de béton correspondantes sont calculées à partir d’une densité moyenne de 2400 kg/m3,
et permettent de chiffrer les impacts environnementaux de l’utilisation du béton :
Masse de béton
(kg)
UBP
Energie Grise
(MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 1920 187392 1309.44 149.376
O.E.2 5760 562176 3928.32 448.128
O.E.3 2400 234240 1636.8 186.72
Tableau 40: Impacts environnementaux de la production du béton pour chaque O.E.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
48
3. 4. 1. 2. Production de l’acier
L’acier est un composant essentiel dans les murs en béton. Il est produit par fusion de
différents composants dans de grosses usines.
Les donnés de l’écobilan pour l’acier sont relatives à l’acier sans zinc pour l’armature (le plus
fréquemment utilisé dans la construction):
UBP
Energie Grise
(MJ
eq
)
Emissions de CO2
eq
(kg)
2450 13.6 0.710
Tableau 41: Données Ecobilan – Acier
Masse d'acier
necessaire (kg)
UBP
Energie Grise
(MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 80 196000 1088 56.8
O.E.2 240 588000 3264 170.4
O.E.3 316 774200 4297.6 224.4
Tableau 42: Impacts environnementaux de la production d’acier par O.E.
3. 4. 1. 3. Bilan production et destruction
Voici le bilan total pour la production et la destruction des deux composants :
UBP
Energie Grise
(MJ
eq
)
Emissions de CO2
eq
(kg)
O.E.1 383392 2397.4 206.2
O.E.2 1150176 7192.3 618.5
O.E.3 1008440 5934.4 411.1
Tableau 43: Bilan de l’impact environnemental de la production et de la destruction des matériaux pour la
technologie béton
3.4.2. Transport
3. 4. 2. 1. Transport du béton
On considère comme plus économique l’achat du béton directement fini (mélange fait en
usine, et non sur le chantier). La distance de transport a été fixée à 30 km entre le lieu de la
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
49
production et le chantier. Le camion effectue également 30 km vide, on estime donc que le camion
transporte son chargement sur 45 km.
Les camions bétonnières 28 tonnes étant suffisants, ils ont été pris pour le calcul du bilan
environnemental. Ce qui permet d’obtenir les impacts suivants pour le transport du béton
UBP Energie Grise (MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 18576 278,21 16,675
O.E.2 55728 834,62 50,026
O.E.3 23220 347,76 20,844
Tableau 44: Calcul des impacts environnementaux du transport de béton pour chaque O.E.
3. 4. 2. 2. Transport de l’acier
On suppose que l’acier n’est pas transporté avec le béton car il provient d’une autre source
d’approvisionnement. L’acier étant un matériau beaucoup plus facile à trouver, la distance entre le
point d’approvisionnement et le chantier a été établie à 15 km.
Masse d'acier
necessaire
(kg)
UBP
Energie Grise
(MJ
eq
)
Emissions de
CO2
eq
(kg)
O.E.1 80 387 5,81 0,347
O.E.2 240 1161 17,39 1,042
O.E.3 316 1529 22,89 1,372
Tableau 45: Calcul des impacts environnementaux du transport d'acier pour chaque O.E.
Les impacts du transport sont très majoritairement imputables au transport du béton, matériau
prépondérant en masse.
3.4.3. Construction du mur
3. 4. 3. 1. Mur béton en L
Le mode de construction des murs en béton consiste en plusieurs étapes successives : le
terrassement, le ferrage de la semelle et de la voile, puis le coulage du béton.
Murs
Nous ne
groupe
l’impact
environn
L
complet
des mu
engendr
N
prise en
Après le
de soutènem
prendrons e
précédent m
totale de l
nemental du
3.4.4. Entr
L’entretien d
du dispositi
rs en béton
rée par l’entr
3.4.5. Dém
Ne disposan
compte.
3. 4. 5. 1
l
s calculs de t
O.E.1
O.E.2
O.E.3
Tableau
ment, Compa
Figure 35:
en compte q
montrent qu
’étape de c
terrasseme
retien du m
des murs en
if de drainag
n n’emploie
retien des m
molition du
nt pas de cri
. Compa
’ ouvrage é
toutes les ét
1
2
3
u 46: Bilan fin
araison envir
Etapes de la
que l’impact
ue les mach
construction.
nt pour les m
mur
n béton est
ge, pour que
e pas d’out
urs en béton
mur
tères pertin
raison de
élémentai
apes du cycl
UBP
590646
1777335
1289914
nal ‐ UBP, éne
ronnementa
50
construction
environnem
hines spécifiq
. Cette étap
murs en pier
assez simp
e l’écouleme
ils polluants
n est donc tr
ents, aucune
e l’impact
ire
e de vie, un
E
rgie grise et é
le et financiè
d'un mur de
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ques représ
pe donne le
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ple. En effet
nt d’eau pu
s ni de nou
ès faible.
e évaluation
t environ
bilan total e
nergie Grise
(MJ
eq
)
3121
9491
7618
émissions de C
ère de différe
béton en L
rassement. L
entent une
s mêmes ré
, il suffit de
isse être suf
uveaux mat
n chiffrée de
nemental
st nécessaire
Emissio
CO
2
pour chaq
entes techno
Les calculs fa
part néglig
ésultats que
e faire un n
ffisant. Ce tr
tériaux. La
e ces impact
en fonct
e :
ons de CO2
eq
(kg)
250
757
516
que O.E.
ologies
aits par le
eable de
l’impact
nettoyage
aitement
pollution
s n’a été
tion de
q
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
51
Figure 36: Impacts globaux en fonction de l'O.E. (murs en béton)
On observe ici que le mur en béton cloué de 5 mètres a un impact environnemental moindre que le
mur en L de 3 mètres. Cela s’explique par la plus grande consommation de béton dans le cas du mur
en L.
4. Synthèse comparative
Cette dernière partie synthétise les différents calculs effectués précédemment. Voici tout d’abord la
comparaison des différentes technologies d’un point de vue financier :
0
200000
400000
600000
800000
1000000
1200000
1400000
1600000
1800000
2000000
1 3 5
P
o
i
n
t
s
U
B
P
Hauteur de l'ouvrage élémentaire
Impacts globaux en fonction de l'O.E.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
Ce graphe met en évidence l’avantage financier que représentent les murs de petites hauteurs en
gabion et en pierres sèches par rapport au mur en béton. Toutefois, on observe avec l’augmentation
de la hauteur du mur que la technologie pierre sèche perd de sa compétitivité par rapport au béton.
D’après l’évolution des courbes la technologie béton sera plus économique à partir d’une certaine
hauteur. Le groupe précédent avait défini cette hauteur à environ 4 mètres. Nos calculs donnent une
hauteur un peu plus grande (environ 6 mètres). Cette différence est due à certaines hypothèses que
nous avons faites, et notamment celle de la location du matériel pour la construction du mur en
béton. En effet, à partir d’un certain nombre d’heure d’utilisation du matériel, il est plus économique
de l’acheter et de l’amortir, plutôt que de le louer.
Enfin, la technologie qui reste la plus économique dans les trois cas est la technologie des gabions.
En ce qui concerne le bilan environnemental des trois technologies, voici le graphe récapitulatif des
résultats :
0 €
500 €
1 000 €
1 500 €
2 000 €
2 500 €
3 000 €
3 500 €
4 000 €
4 500 €
5 000 €
O.E.1 O.E.2 O.E.3
C
o
û
t
(
€
)
Pierres sèches
Gabions
Béton
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
En ce qui concerne le mur de 1 mètre, les technologies pierres sèches et gabions ont très nettement
l’avantage sur la technologie béton (rapport de 1 à 10). A 3 mètres de hauteur, les murs en béton ne
sont plus que deux fois plus polluants que les murs en pierres sèches et en gabions. Le rapport passe
de 10 à 2, et cela s’explique par l’augmentation non linéaire du volume des pierres à utiliser. Enfin,
de manière assez surprenante, un mur en béton cloué de 5 mètres semble moins polluant qu’un mur
en pierres sèches ou en gabions. Cela s’explique par les deux raisons suivantes : la quantité de pierres
augmente beaucoup quand on passe d’un mur de 3 à 5 mètres, alors qu’au contraire, on utilise
moins de béton pour un mur cloué de 5 mètres que pour un mur en L de 3 mètres. Or la
consommation de matériaux représente la part la plus importante de l’impact environnemental.
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
O.E.1 O.E.2 O.E.3
C
o
û
t
(
€
)
Pierres sèches
Gabions
Béton
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
54
Conclusion
Un des objectifs principaux de ce projet était de déterminer si le choix de technologies alternatives,
comme les pierres sèches ou les gabions, pour la construction de murs de soutènement pouvait
s’avérer avantageux, aussi bien d’un point de vue financier qu’environnemental. L’analyse du cycle
de vie de chacune des technologies permet d’aboutir à plusieurs conclusions.
D’un point de vue financier tout d’abord, il apparaît que les technologies de la pierre sèche et du
gabion sont bien plus compétitives lorsqu’il s’agit de construire des murs de soutènement de taille
modérée (un à trois mètres). Cependant, l’écart constaté avec la technologie béton tend à diminuer
lorsque la hauteur du mur augmente. En effet, plus la hauteur du mur augmente, plus la quantité de
pierres et le temps nécessaire à leur pose deviennent importants. Ainsi, pour des murs de hauteur
élevée, il sera plus avantageux d’un point de vue financier d’opter pour la construction d’un mur en
béton cloué.
L’analyse environnementale fait ressortir une donnée intéressante. Pour l’ensemble des
technologies, la phase de production ou d’extraction des matériaux est l’étape dont l’impact est le
plus important en proportion. L’intérêt à porter aux technologies utilisant des pierres est confirmé
par un impact environnemental négligeable pour des murs de faibles hauteurs.
Utilisant un approvisionnement local en matériaux et ne nécessitant pas ou peu l’utilisation de
machines pour leur mise en œuvre, les technologies de la pierre sèche et du gabion sont donc
appelées à un fort essor dans le domaine de la construction de murs de soutènement : elles sont en
effet les plus compétitives et les plus respectueuses de l’environnement lorsqu’on construit à de
faibles hauteurs. Enfin, la technologie novatrice des gabions s’impose, à l’issue de cette étude,
comme la plus avantageuse des trois techniques étudiées : présentant un impact environnemental
équivalent à celui de la pierre sèche, elle est, quelque soit la hauteur considérée, bien plus
compétitive d’un point de vue financier.
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
55
Annexes
Données Ecobilans pour les matériaux
Données Ecobilan pour le transport et l’excavation
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
56
Table des figures
Figure 1: Structure d'un mur de soutènement en pierre sèche ‐ Vue en coupe ____________________________ 7
Figure 2: Pose des pierres de socle ______________________________________________________________ 8
Figure 3: Désignation des pierres de bâti: perspective et coupe horizontale _____________________________ 8
Figure 4: Ecoulement des eaux pluviales à travers un mur en pierres sèches _____________________________ 9
Figure 5: Couronnement des murs en pierre sèche: en grosses pierres plates à gauche, en clavade à droite ____ 9
Figure 6: Détermination de la profondeur à donner à la base d'un mur en schiste de 2,5 m de hauteur avec un
fruit de 10% soutenant un remblai de sable incliné à 10° ___________________________________________ 10
Figure 7: Inclinaison des lits perpendiculaire au fruit (à gauche); Fondation sur support rocheux (au centre);
Fondation sur sol dur ou meuble (à droite) ______________________________________________________ 11
Figure 8: Règle de croisement des joints: privilégier les jointures décalées (à gauche) pour éviter les coups de
sabre (à droite) ____________________________________________________________________________ 11
Figure 9: Croisement des pierres dans un maillage 3D, vue en perspective _____________________________ 12
Figure 10: Gabarits et cordeaux _______________________________________________________________ 12
Figure 11: Différents types de chasses, d'aiguilles et de têtus ________________________________________ 13
Figure 12: Chantier en cours de réalisation utilisant la technique gabion ______________________________ 14
Figure 13: Gabions à double torsion ___________________________________________________________ 14
Figure 14: Gabions électrosoudés _____________________________________________________________ 14
Figure 15: Vue de dessus d'un gabion __________________________________________________________ 15
Figure 16: Agrafes entre les différents panneaux _________________________________________________ 15
Figure 17: Tirants de renfort _________________________________________________________________ 15
Figure 18: Tractopelle remplissant les gabions ___________________________________________________ 16
Figure 19: Barres d’alignement _______________________________________________________________ 17
Figure 20: Agrafeuse pneumatique ____________________________________________________________ 17
Figure 21: Coupe d’un mur en L _______________________________________________________________ 17
Figure 22: Eléments d’un mur en L _____________________________________________________________ 18
Figure 23: Fonctionnement d'un mur en en béton encastré sur semelle; P: poussée des terres du massif soutenu;
W: poids des terres à l’aplomb de la semelle ; R : réaction du massif d’assise __________________________ 18
Figure 24: Exemple de mur cloué ______________________________________________________________ 19
Figure 25: Phases de construction d'un mur cloué _________________________________________________ 20
Figure 26: Mise en place des treillis soudés ______________________________________________________ 21
Figure 27: Mise en place du parement en béton par projection ______________________________________ 21
Figure 28: Forage du sol avant introduction des clous _____________________________________________ 21
Figure 29: Principe du calcul des volumes de pierres. ______________________________________________ 26
Figure 30 : Schéma du volume excavé – Murs PS et gabions ________________________________________ 31
Figure 31 : Impacts globaux en fonction de l'O.E. (murs PS) _________________________________________ 42
Figure 32 ‐ Schéma du volume excavé ‐ Murs gabion ______________________________________________ 44
Figure 33: volume à remblayer _______________________________________________________________ 45
Figure 34: Impacts globaux en fonction de l'O.E. (murs gabions) _____________________________________ 46
Figure 35: Etapes de la construction d'un mur de béton en L ________________________________________ 50
Figure 36: Impacts globaux en fonction de l'O.E. (murs en béton) ____________________________________ 51
Figure 37 : Synthèse comparative ‐ Aspect financier _______________________________________________ 52
Figure 38 : Synthèse comparative ‐ Aspect environnemental ________________________________________ 53
Murs de soutènement, Comparaison environnementale et financière de différentes technologies
57
Bibliographie
Technologie pierres sèches
• CORNU C., Pierre Sèche, guide de bonnes pratiques de construction de murs de soutènement,
2007, édité par la CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du
Bâtiment)
• COSTE P., CORNU C., Pierre sèche, 2008, Editions Le bec en l'air
Technologie gabion
• Site de la société France Maccaferri, qui offre des solutions techniques et des produits du
type gabions, fibres à bétons, géosynthétiques, pour des aménagements génie civil et
environnementaux.
http://www.maccaferri.fr/index.php
• Site de la société Aquaterra Solutions, spécialisée dans le soutènement, la stabilité des sols et
des berges, les aménagements hydrauliques et paysagers.
www.aquaterra‐solutions.fr
Technologie béton
• Site de la SARL Construction Equipement, qui s’occupe de génie civil, bâtiment, rénovation,
travaux hydrauliques.
http://www.construction‐equipements.fr/repartion‐de‐murs.html
• Site du Département d’ingénierie des structures, EESC – USP, Brésil
http://www.set.eesc.usp.br/mdidatico/concreto/Textos/03%20Acos.pdf
• Site du ministère de l’économie, de l’industrie et de l’emploi
http://www.industrie.gouv.fr/energie/sommaire.htm
• http://www.hirlimann.net/Charles/journal/2007/06/beton_et_eoliennes.html